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“TRANSIT DANS L´ESPACE ET DANS LE TEMPS, APPLICATION DE LA METHODE D´OBSERVATION DE NOURRISSONS DANS LA CRECHE D´UN HOPITAL GENERAL.”

Dr. Critina Huberman de Chiappini

Lic. Alicia Rodriguez de Miyares

 

L´entrecroisement entre l´observation de nourrissons selon la méthode d´Esther Bick et le traitement d´enfants avec de sévères perturbations, qui avaient subi, d´après le souvenir des parents, des signes d´autisme ou des enclaves autistes durant la première enfance, nous ont suscité l´intérêt de participer à la garderie de l´Hôpital Italien de Buenos Aires, avec l´idée de pouvoir détecter précocement et de pouvoir prévenir ces troubles de la santé mentale. Nous fréquentons cette crèche depuis quatre ans, une fois par semaine.

1- LA FONCTION D´ATTENTION

Nous avons découvert au fur et à mesure que l´attention soutenue ouverte à ce qui se passe par l´observation fonctionnelle comme un pôle d´attraction qui réunit et qui intègre les éléments dispersés de la psyché, pouvant se combiner et lui donner un sens formant un lien organisateur par l´attention et la présence psychique de l´observateur.

2- POLE D´ATTRACTION - NOYAU ORIGINEL DU PSYCHISME- PREMIERE PEAU

Dans sa conception de la fomation de la peau, Bick parle de la rercherche frénétique du bébé d´un point d´unification qui maintienne temporairement unies les parties du self. Michel Haag apporte, des enseignements oraux de Bick, l´idée que cet objet contenant optimal serait un foyer central, centralisateur. (M. et G. Haag). Houzel, d´un point de vue dinamique, pense que la fonctin contenante sein- mamelon (Bick- Bion) serait donnée par sa fonction de pôle d´ “attraction”. Elle contient, comme le champ magnétique que provoque un aiman, en donnant des formes précises. Il a décrit l´attention et l´attraction irrésistible qu´éveille chez le nourisson le sentiment esthétique à la vue du visage et du regard de la mère. Cette attraction inextinguible créerait un gradient énergétique qui entraînerait le bébé vers un précipice, provoquant des angoisses archaïques qu´il appelle “angoisses de précipitation” pour leur localisation temporelle et spatiale.

Cette précipitation serait palliée à chaque rencontre émotionnelle avec l´objet, par la réponse affective, réceptrice et transformatrice des identifications projectives évacuées par le bébé.

Pour Frances Tustin, les commencements de l´existence sont sentis comme un flux et reflux de substances corporelles, vécues en autosensualité , qui serait antérieure à l´autosadisme et à l´autoérotisme dans une “unicité par débordement”, Haag rapproche ce concept de l´ “excorporation” (Green), c´est dans l´excorporation de la partie du corps où est vécue la tension, dans le jeu pulsionnel, antérieur à la projection.

La réponse ajustée de l´objet maternant et l´espace qui se produit par le petit désajustement seraient à l´origine d´un sentiment d´identité et de la première spatialisation (Haag). Les points de retour de cette réponse maternelle formeraient l´ébauche primitive du moi que Anzieu et Käes ont appelée “noyau”.

3- COUVERTURE PSYCHIQUE - APPROPRIATION DU PROPRE CORPS

Houzel définit la couverture psychique du contenant comme le plan de démarcation entre monde intérieur et extérieur, entre monde psychique propre et monde psychique de l´autre. La couverture psychique autonome avec l´appropriation du propre corps, est le résultat final jamais complet du détachement de la couverture commune mère- bébé. On obtiendrait cette séparation sans arrachement à partir de l´interpénétration du regard qui se confond avec le soutien du dos, qui provoqueraient une sensation de fond; dans l´autoérotisme: dans la succion du pouce, dans le déplacement de la tétine, dans l´inter- relation des deux moitiés du corps autour d´un axe sagittal, assimilée a un axe vertébral, qui a sa corrélation dans l´union des deux mains ou des deux pieds comme un équivalent symbolique du lien.(Haag)

4 - BISEXUALITÉ PRIMITIVE - CLIVAGE DUR / MOU.

Les qualités plastiques de la couverture psychique seraient données par les qualités plastiques du contenant. Selon la forme de contact qu´établit le bébé avec le contenant, que celui- ci soit flexible et consistant, tendu et rigide ou déformable, il constituera ainsi sa propre couverture.

Ces caractéristiques de réceptivité et de consistance de la couverture psychique seraient données par l´intégration des éléments initiaux des deux pôles mère et père.

Tustin a parlé des intégrations primaires normales comme d´un entremêlement de sensations primitives molles et dures associées aux qualités de réceptivité et de pénétration de la bisexualité primaire. Elle a découvert chez les enfants autistes un clivage profond de ces deux aspects durs et mous qui empêcherait la constitution de la couverture psychique et qui bloquerait les processus d´intériorisation.

5 - ENCLAVES AUTISTES

Nous avons trouvé chez des patients non autistes des dificultés de nature archaïque que Tustin a appelé “enclaves autistes” qui peuvent coexister avec des aspects névrotiques. Elles se caractérisent par le manque de contrôle approprié et efficace de leur pulsions. La turbulence des éléments d´autosensualité n´a pas été réglé ni modifié. Dans cette partie aliénée, ils sont restés liés à leurs organes, leur rythme qu´ils expérimentent de facon mécanique.

L´enclave n´est pas directement représentable mais on peut la reconnaître dans une approximation progressive, dans des symptômes corporels ou dans le contre- transfert de l´analyste. (Houzel)

Nous allons maintenant illustrer notre propos par des observations réalisées en crèche:

CLIVAGE DUR- MOU - PRÉDOMINANCE MOLLE

NATALIA, 9 MOIS

Natalia est un bébé obèse qui a un défaut de la peau avec des taches très sombres sur tout le corps, sauf sur le visage. Sa mère la nourrit de facon végétarienne, ce qui provoque des conflits dans la crèche.

Lorsque l´observatrice entre, Natalia est couchée par terre sur le ventre. Elle s´assied les jambes écartées. tous les enfants s´approchent de l´observatrice et Natalia semble ne pas prendre conscience du mouvement.

L´observatrice s´approche et lui présente un à un les jouets qui sont dispersés formant comme un demi cercle entre elles. Elle les regarde mais ne les touche pas, jusqu´ à ce que l´observatrice lui en approche un au point de la toucher et là, alors, elle le prend et l´agite.”

On peut penser que les observatrices fonctionnent comme un “pôle d´attraction” d´un espace à flèche temporelle vers lequel tous les bébés ont convergé. Natalia est demeurée immobile, son regard touchait mais ne pénétrait pas.

Natalia ne s´est pas mise à explorer l´espace, elle était homogénéisée avec le milieu,il n´y a pas eu de flèche dans le temps et l´espace est devenu un abîme. L´explorer lui a provoqué une angoisse de précipitation, elle s´est défendue en se raidissant, évitant le contact.

Pour qu´il y ait un lien, il est nécessaire de recourrir à un espace dans lequel les pensées soient possibles.

Quand la séparation corporelle avec l´autre ne s´est pas effectuée, l´espace est bidimentionnel et le temps circulaire. Si l´autosensualité ne peut pas s´élaborer en rêves et fantasmes, on peut penser que les perturbations psychosomatiques, comme les taches sur le corps de Natalia , ont pour fonction d´évacuer une partie non réglée de l´autosensualité en donnant une forme aux éléments autistique dont ils sont dépourvus.

NATALIA, 1 AN, 3 MOIS

Quand arrive l´observatrice, Natalia est assise contre le mur, le regard fixe qui ne pénètre pas et sa bouche entr´ ouverte.

La maîtresse nous raconte qu´elle est terrifiée par le jeu qui consiste à soulever et à reposer les enfants, ce que les autres apprécient et redemandent.

Depuis peu, avec l´attention focalisée de la maîtresse identifiée à l´observatrice, elle accepte qu´on la soulève.

Ensuite, la maîtresse leur fait faire des roulades. Les enfants posent les mains et la tête sur un coussin l´interpénétrant et, ainsi, peuvent prendre l´élan pour rouler. Natalia appuie à peine les mains et la maîtresse dirige fortement le mouvement comme si elle maniait une poupée de caoutchouc.

Puis, tous les enfants dessinent sur une feuille. Les dessins montrent des lignes qui se concentrent en un point tandis que sur celui de Natalia on observe seulement quatre ou cinq faibles tracés dans un coin de la feuille.

C´est une enfant qui dort beaucoup. C´est la seule qui dorme pendant que le reste du groupe est dans la cour de récréation.”

Nous trouvons habituellement Natalia appuyée le dos contre le mur, à la recherche d´un fond pour pouvoir dominer les terreurs d´explorer l´espace dans sa profondeur qui, unie à l´interpénétration qu´elle ne réussit pas, constituerait l´organisation d´un fond.

Ce processus amènerait à un redressement et à pouvoir acquérir une verticalité assimilée à un axe vertébral et à d´autres éléments masculins de la bisexualité précoce, en lutte contre la gravité.

La difficulté de synthétiser des caractéristiques opposées limitantes et d´élasticité dans un objet interne vertébré, fermé, indique qu ´il ne peut y avoir de représentation exacte du moi.

Nous pourrions faire l´hypothèse que, chez Natalia, il y a un excès d´éléments maternels dans l´armature de sa couverture psychique et presque une absence d´interprétation.

NATALIA, 1 AN, 4 MOIS

Lorsqu´arrivent les observatrices, elle est en train de dormir. Quand elle se réveille, elles l´emmènent dans la cour de récréation. Elle cherche le mur avec son dos. Elle recoit un ballon que lui lance la maîtresse, le prend et le laisse échapper. Elle a une tétine dans la bouche. Elle suit du doigt les contours du ballon. Puis, la maîtresse veut lui mettre un tablier sans mouvements d´anticipation. Elle continue à regarder et à toucher le ballon.”

On observe que Natalia reste dans un état d´homogénéisation spatiale. Sans frontière entre le dedans et le dehors, sans direction privilégiée, dans un vide interne avec une oscilation rythmique minime, dans un vécu superficiel. On peut l´ observer dans le mouvement du petit doigt qui appuie à peine en parcourant le périmètre du ballon, à la recherche de la continuité de l´existence. On pourrait caractériser les qualités du contenant de Natalia comme mou, sans consistance et déformable. Il n´y a pas d´avant ni d´après.

Face à tant d´immobilité, nous avons essayé de créer un espace d´observation avec une attention à la fois active et passive, comme le dit Meltzer, passive, caractérisée par l´abandon au mystère et à l´inconnu et active par son aspect de pénétrante curiosité. Avec une rythmicité donnée par la continuité du temps en utilisant, de plus, comme instrument d´observation notre contre- transfert qui fonctionne comme armature du développememt de la pensée, avec la recherche de ces hypothèses dans une tentative de métaphoriser des vécus archaïques. (Anzieu)

Nous présenterons une autre vignette d´observation.

CLIVAGE DUR / MOU - PREDOMINANCE DE LA DURETE

MARIA, 2 MOIS, 3 SEMAINES

María est couchée sur le dos. Elle regarde fixement l´une des observatrices. Son oeil droit est dévié vers l´intérieur (strabisme). Elle touche avec la langue sa lèvre supérieure puis inférieure ainsi que son palais. Elle sourit de facon stéréotypée, elle porte son bras droit à peine en arrière et le gauche en avant, elle joint à peine les pieds et lève les jambes unissant le tronc avec la partie inférieure du corps. Elle a un mouvement continu tremblant. Elle soutient le regard fixe sur l´observatrice et sourit de temps en temps. Elle a le visage désarticulé. Elle est hypertonique.”

María cherche le contact du dos quand elle rencontre le regard de l´observateur. Cette recherche est un souvenir de la sensation du contact du dos avec la convexité utérine, le point de référence le plus ancien avant la naissance. Le parcours autosensuel de ses lèvres avec sa langue, joint à la tentative échouée d´unification dans la focalisation du regard attentif de l´observateur, ne sont pas suffisants pour contrecarrer la sensation de tourbillon émotionnel de “tomber sans fin” qu´on peut observer dans le mouvement continu tremblant. On observe un état de non- intégration quand elle lève les jambes dans une tentative d´union des deux moitiés du corps en une coupe horizontale. Puisqu´à ce stade évolutif le centre unificateur est dans la tête. Le strabisme indique des défaillances dans l´interpénétration du regard et, joint au tremblement, quand le bébé est habillé, signaleraient des défaillances de couverture.

MARIA, 4 MOIS

Lorsque l´observatrice arrive, María dort sur le ventre. Elle se réveille, lève la tête. Avec le bras gauche, elle prend son oreiller. Elle a la bouche ouverte, tire la langue, arque le dos , se raidit. Elle demeure ainsi longtemps, elle ne réclame pas d´attention. La nourrice commente que pour que sa mère vienne l´allaiter il faut l´appeler.

Lorsque sa mère arrive, elle la met sur le sein droit avec la main droite. María prend la chemise de sa mère. Sa mère la regarde, lui parle doucement et lui caresse la tête. Ensuite elle la change de sein, à ce moment- là, le regard est d´interpénétration. María bouge le bras gauche en un mouvement enveloppant, en demi cercle. La mère la soulève vers un mobile qui pend du toit. María le regarde. Ensuite la mère l´éloigne, lui parle, la soulève avec violence, la baisse. Le bébé ferme les yeux, plisse le visage, essaie de mettre sa main dans sa bouche et la mère lui dit: “Non!... La main dans la bouche, non!”

Elle la prend dans ses bras, la soulève, la baisse dans un mouvement d´éloignement de son corps. Ensuite la mère se couche sur une banquette et elle soulève et baisse le bébé répétant ce jeu d´éloignement de son corps.”

Il y a un moment de rencontre avec le mamelon dans la bouche, l´interpénétration des regards, la couverture tactile et sonore. Ce moment d´intériorisation du flux de lien est mis en scène par le mouvement circulaire effectué par María avec son bras gauche.

Pendant un moment, le flux du mobile est associé au flux et reflux de lien d´aller et retour, mais par la suite, la rapidité et la violence de la mère dans le jeu, réactive chez l´enfant des angoisses de précipitation. María angoisse et cherche abri en rééditant une scène de plaisir avec le doigt dans la bouche, mais , dramatiquement, la mère empêche l´autoérotisme, et cela est une catastrophe pour l´intériorisation du lien. Où est sa bouche? Si elle ne suce pas son pouce, où va- t- elle s´accrocher?

MARIA, 4 MOIS, 3 SEMAINES

Lorsque l´observatrice entre, son regard est statique et le sourire permanent et grimacant. Elle tourne sa langue dans la bouche, la sort et touche sa lèvre supérieure. Quand l´observatrice s´approche, María tourne la tête de l´autre côté, évitant de la regarder. Elle regarde l´observatrice à nouveau et tourne encore la tête, se met la main droite dans la bouche et l´enlève. Elle bouge intensément les bras et les pieds. Elle est rigide. Elle commence à pousser de petits cris très aigüs. La nurse dit qu´elle crie ainsi en essayant de s´endormir et en se réveillant.”

María evite le regard mais se laisse tenter et regarde à nouveau. Cela montre que le circuit de l´interpénétration du regard avec le plaisir de l´échange lui donne envie de mettre le doigt dans la bouche mais c´est interdit. Elle renonce. Mieux vaut ne pas entrer dans le jeu du regard. Le fil est coupé. Le cri, de même que la dureté musculaire, montrent cette peur de tomber sans fin dans un espace transformé en abîme.

MARIA, 5 MOIS

María est couchée sur le matelas, sur le ventre. L´hémicorps droit est écrasé, fusionné avc le matelas. Elle bouge le bras gauche comme si elle ramait, de facon répétée. La jambe gauche accompagne le bras rythmiquement. Elle se plaint de manière monocorde.”

L´hémicorps droit qui, selon les hypothèses de G. Haag des identifications précoces intracorporelles, représenterait le holding qui n´est pas spatialisé, il y a aplanissement avec fusion bidimensionnelle. Le côté gauche qui représenterait l´intériorisation du lien, se trouve dans une errance sans but pour se soutenir dans un agrippement sensoriel, autosensuel puisque le premier espace, la bouche, est perdu. Il y a une relation de surface et un déficit dans la tridimension. Elle ne se lance pas à explorer l´espace. La plainte monocorde est un agrippement sonore et non une demande communicationnelle d´aide.

MARIA , 15 MOIS

María sort de sa salle pour descendre dans la cour de récréation. Quand elle traverse le couloir elle nous voit et court s´appuyer contre le mur. D´abord elle appuie sa paume gauche et ensuite, son hémicorps gauche. Elle dévie le regard. la maîtresse la descend dans la cour. Elle s´assied contre le mur, lève ses bras en direction de l´endroit d´où nous sommes en train de l´observer. Elle se met à quatre pattes, se balance en avant et en arrière, avance et recule. Elle se couche par terre sur le dos, elle lève ses deux jambes très écartées. Elle relève le dos et le repose avec force. Elle se lève et veut arracher des mains une petite voiture à une petite fille, la frappe et lui tire le bras pour la lui prendre et finalement y parvient. L´autre la lui reprend. Elle s´assied le dos au mur, le regard perdu.

La maîtresse nous dit que María a mauvais caractère, qu´elle est possessive et tyrannique.”

María recherche un appui de dos au moment où elle croise notre regard. Quand on la descend dans la cour, le pôle d´attraction qui se génère par notre présence psychique lui provoque une attraction vertigineuse qu´elle ne peut que dominer en elle- même par des mouvements frénétiques sans une flèche temporelle ni spatiale, par une tentative de recherche d´un sentiment de contenance. Finalement elle évite le contact émotionnel.

MARIA, 16 MOIS

La maîtresse nous raconte qu´on a réveillé María tôt pour la vacciner. Elle a la joue blessée, un camarade l´a mordue. Elle est assise le dos au mur, les jambes écartées, les bras collés au corps, le regard semble vide. Elle est en train de s´endormir et glisse vers le bas. La maîtresse lui parle doucement et l´invite à ranger des cubes, travail que les autres sont en train de faire. Elle en ramasse quelques uns et les jette violemment dans le sac. Une petite fille en fait tomber un . María se jette par terre avec violence pour le lui arracher. La maîtresse dit qu´elle est possessive et tyrannique. Une de ses chaussures tombe et une observatrice la lui remet. Elle enlève les deux. La maîtresse l´appelle pour les lui remettre. María va vers elle puis s´arrête, se retourne et s´approche de l´observatrice pour qu´elle les lui mette.”

La qualité de la couverture psychique de María est la dureté. On peut l´induire par la pénétration violente et possessive à laquelle elle soumet les objets.

En fin d´observation, on peut penser que María commence à introjecter la fonction contenante de l´observatrice. María part à la recherche d´un contenant réceptif et ferme: Les “chaussures” que chaussent ses pieds, représentant un objet réceptif qui rende possible la fermeté de la base de sustantation pour parvenir à la bipédestation- vertébralisation. Cela implique qu´il y a une acceptation de la chute au fond de laquelle il y a une fin. Il y a de la douceur dans la rencontre avec les mains de l´observatrice pour être...

CONCLUSION

D´après notre expérience, l´observation des nourrissons s´est avérée un outil utile pour la recherche, la détection précoce et la prévention à travers l´intervention précoce dans les troubles sévères du développement.

Nous avons traité, dans ce travail, spécifiquement des enclaves autistiques chez Natalia et María , et de leur possibilité de “dégèlement” dans l´espace observationnel participatif dans la crèche.

Nous avons focalisé le clivage dur / mou dans la bisexualité précoce, avec identification à un pôle féminin ou masculin et sa possibilité d´intégration, par identification, avec les qualités d´attention réceptives et pénétrantes de l´observation, selon la méthode d´ Esther Bick.